Envie d'une lecture au coin du feu ? J'ai la...
Lire l'articlePour vous mettre dans l’ambiance, on nous avait prévenu que rejoindre Utila de Livingston en une journée était faisable mais difficile, qu’il fallait beaucoup miser sur la chance. Stéphane, a décrété qu’il le ferait en 1 journée coûte que coûte. Coté voyage, je suis bien plus cool et résignée. La plupart des choses ne dépendant pas de moi, je pars du principe que j’aurai ce que j’aurai. Au moins, je ne suis jamais déçue.
L’épopée commence à 5h du matin. Nous fonçons prendre la 1ère lancha en partance pour Puerto Barrios. Elle est pleine. il fait frais, il pleut. J’ai eu la bonne idée de prendre une veste avec moi. Malgré ça, il fait froid. Avec la vitesse du bateau, on se prend la pluie de plein fouet. La journée commence rude. Je me cache derrière mon sac à dos pour me protéger au maximum. Stéphane n’a rien pris. il arrive trempé et de mauvaise humeur de l’autre côté.
Un taxi nous propose son van pour un prix à mon goût élevé mais mon compagnon du moment a déjà dit oui. Soit ! Allons-y ! Je ne comprendrai jamais ces voyageurs qui croient tout ce qu’on leur raconte et surtout ne négocient jamais rien. Trop tôt pour me battre, allons y ! Le trajet se fait sans encombres jusqu’à la frontière ou une méga extra longue file de camions attend. Notre van double tout le monde et nous pose au poste frontière.
Test obligatoire avec QR code, je m’engouffre dans une tente qui me fournit ça fissa ! La Madame gratouille le nez, pianote sur son ordi et en 5 mins top chrono, me voilà délestée de 250 qtz (28 euros) et munie d’un papier stipulant négatif. Une vaste blague ! Un préfabriqué, destiné au contrôle sanitaire, est posé là sur le parking juste avant le poste de contrôle. C’est le bazar, il y a du monde. On apprend que remplir le formulaire est obligatoire et non recommandé; ce qui a déclenché cette file d”attente car chacun essaie de se mettre en règle en dernière minute. Clairement, le passage des frontières c’est toujours un sketch ! Rare où tout est simple et sans encombres. Avec peu ou pas de connexion internet, chacun fait au mieux. J’arrive à créer un compte sur leur plateforme. Seulement voilà, Microsoft vient de bloquer mes mails par sécurité ayant détecté un nouveau pays. Impossible de recevoir le code de déblocage. Du coup, je ne peux pas confirmer mon inscription sur leur site. Galère ! je perds 30 mins à rien. Pas moyen d’obtenir de l’aide car Stéphane bloque le gardien de la guitoune pour lui tout seul. Il obtient toute l’aide dont il a besoin au détriment de tous; ce qui crée des tensions avec certains, le ton monte entre eux. Mouai ! Pas cool mon partenaire du moment. Il réussit enfin à être conforme et fonce au poste de contrôle. Il ne me calcule pas. Moi j’essaie toujours de débloquer ma situation. Et puis mince, ça me gave. Je laisse tomber, on verra bien. Je fais tamponner mon test et pars direct pour la suite. Sortie du Guatemala sans problème et rapide. Stéphane vient de terminer coté Honduras. Je le vois qui ne se retourne pas et disparait derrière le bâtiment. Médusée, je l’observe disparaitre m’abandonnant purement et simplement là sans un mot. Un couple hollandais devant moi, qui nous avait repéré, assiste à la scène et m’interpelle. Votre ami s’en va ? Eberluée mais morte de rire, je leur réponds qu’on dirait bien Nous poursuivons la file d’attente coté Honduras , ça avance plutôt vite. Vient mon tour, tout est bon MAIS je dois remplir ce fichu formulaire. Sourire, charme, explications, petite moue, le contrôleur fait appel à son supérieur qui finalement donne son aval. YES Je pais la taxe obligatoire de 3 dollars et me voilà au Honduras.
Le bus est là mais ne part pas tant qu’il n’est pas plein. Bein va falloir attendre car il n’y a que celui là. Du coup, je me demande comment a bien pu faire Stéphane ? 2h30 d’attente plus tard (interminable), le bus part enfin. Du coup, les hollandais voyagent avec moi. Super sympas, on papote et rigole bien. Comme moi, ils voyagent détendus. L’anecdote Stéphane nous fait bien marrer. 4h heures plus tard, nous arrivons à San Pedro à une immense gare routière avec mec armé jusqu’au dents devant la barrière. On s’engouffre dans le bâtiment acheter nos billets pour le prochain bus. C’est un immense centre commercial avec une longue lignée de tout et rien pour vous vendre les billets. Un joyeux foutoir ! Bon an mal an, nous dégotons nos billets. Le vendeur nous informe que le bus part tout de suite. Du coup, pas le temps d’acheter à manger. Nous arrivons sur le quai, et qui je vois là assis tout seul dans son coin ? Je vous le donne en mille. Stéphane bien sur !!! Heureuse de nos retrouvailles – oui c’est ironique-. Je m’arrête et lui dit ” Ah ben t’es là ? t’avais disparu dis donc”. Excuses foireuses s’ensuivent, plus rougeaud tu meurs. Bref ! La honte pour lui. Tout ça pour ça. Faut croire que sa méthode ne l’a pas fait avancer plus vite. Honteux, il reste seul dans son coin pendant que je suis en bonne compagnie.
Dans le bus, on constate que les honduriens voyagent tous munis de pizza et de plats en tout genre. Je meurs de faim mais je ne dis rien. Mes voisins tous honduriens s’empressent de discuter avec la française. Ils adorent les étrangers. Adorables et loquaces, ils s’empressent de partager avec moi ce qu’ils ont. Ces gens me touchent c’est incroyable. Tous autour de moi me nourrissent. Je fais un super voyage. Les hollandais se marrent en me voyant seule au fond du bus me goinfrer à papoter avec tout le monde. 5 heures plus tard, nous arrivons à la Ceiba.
675 NHL (24.00€), 1 heure en ferry
Le dernier ferry étant parti depuis longtemps, nous demandons à un taxi de nous trouver un hôtel sympa et pas cher. Chose faite, nous dinons ensemble et nous donnons RV le lendemain pour prendre le ferry de 9h. Tout se passe comme prévu, assis dans le bateau, nous regardons les passagers monter un à un. Et rebelote ! Qui je vois arriver ? Notre Stéphane
Officiellement, le masque est obligatoire dans les lieux fermés mais officieusement, chacun fait ce qu'il veut. Sur les iles, on vit sans.
Les températures sont agréables toute l'année. Elles s'échelonnent de 28 ° (janvier) à 32 ° (mai). ... Pour visiter, les mois de novembre à avril sont conseillés. Globalement, j'ai surtout eu du soleil.
L’ile d’Utila est la troisième plus grande île des Islas de la Bahia (Iles de la Baie) au Honduras, après Roatan et Guanaja. Elle est située dans une région des Caraibes qui marque l’extrémité sud de la barrière de corail mésoaméricaine, la 2ème plus vaste au monde.
C’est l’un des meilleurs endroits, des moins chers au monde pour plonger et pour obtenir la certification internationale de plongée, le PADI.
Que faire à Utila ?
La barrière de corail mésoaméricaine, longue d’environ 1000 kms, s'étend de la péninsule mexicaine du Yucatan jusqu'aux îles de la baie du Honduras. Aussi communément appelée le Grand Récif Maya, c'est la 2ème plus grande barrière de corail au monde après l’Australie. Considérée comme la perle des Caraïbes, le récif accueille plus de 65 espèces de coraux et plus de 500 espèces de poissons. Il fournit des habitats et de la nourriture à des centaines d'espèces de poissons, de tortues marines et de requins. Sur les rives, les mangroves accueillent les poissons et oiseaux du littoral. Elles protègent les zones côtières des dommages que peuvent causer les ouragans et les fortes tempêtes. On y trouve une faune spectaculaire de lamantins et d’oiseaux marins (frégates, fous à pied rouge, pélicans, cormorans…). Plusieurs menaces pèsent sur cette région telles que le tourisme, l’agriculture à grande échelle, le changement climatique et la surpêche. Depuis 60 ans, la langouste est l'épine dorsale économique des communautés de pêche côtière de la région. Sa raréfaction a provoqué la mise en place d’une interdiction de la pêche à la langouste pendant la saison de reproduction.
Grace à son équilibre environnemental, l’ONU a déclaré Utila le meilleur endroit au monde pour plonger. L’ile dispose de 60 sites de plongée où vous pourrez voir une grande vie marine comme des requins nourrices, des raies, des hippocampes, des poissons anges et de nombreux vairons colorés. Les requins baleines sont l’une des grandes attractions de la plongée sur l’île. En théorie, vous pouvez les voir tout au long de l’année, mais les meilleurs mois pour les voir restent mars, avril, août, septembre.
Si vous n’avez pas encore de certificat de plongée, Utila est considéré comme un endroits les moins chers au monde; c’est la principale raison pour laquelle les gens affluent vers l’île. Pour ma part, j’ai choisi Underwater Vision. J’y ai passé 2 semaines durant lesquelles j’ai validé 2 certificats:
Connue sous le nom de party island ou encore l’ile de la perdition par les Honduriens, les touristes y plongent le jour et font la fête la nuit. Je suis arrivée le 24 décembre, autant vous dire que ça festoyait tous les soirs, vraiment trop à mon goût d’ailleurs. Ceci dit, je n’aurais pas été seule du coup pour les fêtes de fin d’année, ce qui est une bonne chose. Le jour de l’An s’est déroulé sur la plage de Bando avec plusieurs DJ se relayant toute la nuit à coup de musique électro. Ce soir là, des feux d’artifice sont tirés de multiples lieux sur l’ile. Je les ai admirés de la plage, c’était féérique. Je peux vous dire qu’en Europe on est des petits joueurs en comparaison. Une belle surprise !
De mon côté, j'ai un sacré objectif à atteindre. Etant claustrophobe, la plongée est un vrai défi pour moi. Je dois dompter mon mental et ce n'est pas chose simple tous les jours. Emotionnellement et psychologiquement, j'en bave. Les plongées se succèdent, les crises d'angoisse aussi, pour ne pas dire panique. Les jours se succèdent, je poursuis malgré tout les plongées, je suis déterminée. Marta et le groupe m'encouragent. Victoire: je finis par surmonter le problème. Heureuse d'avoir repoussé mes limites, j'explore les fonds avec ravissement. J'ai enfin accès à ce monde caché qui me dévoile chaque jour un peu plus ses couleurs. La vie qui s'y déroule est fascinante (hippocampes, poissons anges, barracudas, poissons vache, calamars, raies diverses...) Je me revois suivre à la trace ce couple de petits poissons aux saphirs d'un bleu éclatant ancrés sur leur dos. Comment la nature a telle pu créer quelque chose d'aussi beau ? Emballée par ce nouveau monde qui s'offre à moi, je décide de poursuivre ma conquête des profondeurs en passant l'Advanced Certificate. Je me surprends à plonger à 30m. Martha, notre prof, a amené un œuf qu'elle casse à cette profondeur. La pression agit de telle façon que que nous pouvons nous envoyer le jaune entre nous comme on s'enverrait un ballon. Incroyable ! Et drôle ! Nous visitons une épave, c'est comme dans les films. Puis vient la plongée de nuit pour décrocher ce diplôme. Cette plongée doit se clôturer avec l'extinction des lampes torche afin d'observer la bioluminescence. Je plonge, inquiète mais motivée. La session me semble interminable, je suis super mal, je me bats pour surmonter mes angoisses. C'est la nouvelle lune, on n'y voit rien là dessous. Le noir environnant fait grimper mon stress. Je me sens enfermée et désorientée. Je maintiens le tout en me concentrant au maximum. Après 25 min d'une lutte interminable, mon cerveau s'emballe. Tel un cheval de course partant au galop, je passe en mode panique. Je saisis Marta le souffle court, qui tente de me contenir. Elle me fait énergétiquement non de la tête en braquant sur elle sa lumière. La vision fait carrément film d'horreur. Ma respiration ultra rapide me fait remonter comme un ballon sans même que je m'en rende compte. Je réalise soudain que je suis à la surface de l'eau, seule, cherchant en bas Marta tout en essayant de comprendre pourquoi elle m'abandonne. Mes neurones sont au point mort, je ne comprends rien. La réalité est qu'elle n'a d'autre choix que de sécuriser le groupe en le confiant à l'autre monitrice et de respecter le pallier de décompression. Tout a déraillé si vite, j'imagine ses craintes. De mon coté, je vais juste finir étouffer dans mon hyperventilation. Bref ! Un désastre. Elle finit par me rassurer et me calmer. Bilan des courses: j'ai passé les 20 minutes réglementaires, j'obtiens le certificat mais le moral dans les chaussettes. Je vis ce moment comme un échec, une régression personnelle. Deux semaines à progresser chaque jour pour finir lamentablement sur cette scène. J'ai fait le retour en bateau au fond du trou. Marta est un amour, elle est d'une tendresse infinie avec moi. Je l'en remercie vivement pour ça. Elle fera tout son possible pour valoriser mes efforts et mes succès. Je m'endors là dessus. De toute façon je suis un pitbull, quand je chope le mollet, je ne lâche plus. Comme dit l'adage: "quand on tombe de cheval, il faut remonter en selle tout de suite". Le lendemain, je pars déterminée faire mes 2 plongées gratuites. Hors de question que je termine là dessus. Je plonge, reprends le contrôle de moi même et réussit à nouveau à surmonter mes peurs. Certes, je ne peux pas plonger de nuit, mais est ce si important ? J'ai repoussé mes limites et c'est l'essentiel. C'est dans cet état d'esprit que je termine ma bataille interne. Je quitterai Utila plus forte qu'en arrivant, la tête haute munie de mes 2 certificats de plongée. But atteint !
La qualité des cours est excellente. Il y règne une très bonne ambiance. J’ai adoré Marta, ma monitrice. Je la recommande vivement.
Lit en dortoir (de 4 personnes) inclus dans le package des cours. Sinon, il coûte seulement 6 dollars. Je l’ai partagé avec un français les 4 premières nuits puis j’ai été seule le reste du temps. Pourquoi ? Parce qu’ils remplissent par ordre croissant et comme j’étais dans le dernier dortoir, le numéro 16, celui près de la plage…
J'aime beaucoup le panneau "Let it snow" sur fond de palmiers par 30 degrés. 😂
A ma gauche, voici Rudd, hollandais baroudeur d’une trentaine d’années. Il a conservé un van au pays et s’est débarrassé du reste. Il sillonne les routes d’Amérique centrale depuis quelques mois. Faisant partie de mon groupe de plongée, celui-ci m’a beaucoup soutenu dans mes difficultés. Il ne cessera de me féliciter pour ma réussite, ça fait chaud au cœur. Je décide de migrer au centre du Honduras près du lac Yojoa où j’espère vivre une expérience plus authentique du Honduras, partager avec les locaux. Utila est surtout blindée d’étrangers au point que l’anglais et le dollar priment sur tout. Rudd aussi part là-bas. Du coup, nous décidons de faire la route ensemble.
Je retrouve ici Niels, rencontré à Puerto Escondido au Mexique. Il avait commencé un tour du monde depuis 4 mois lorsque ma route avait croisé la sienne. Après 3 jours passés ensemble, il avait repris son chemin vers le sud jusqu’à atteindre Utila. Ce jeune homme est tombé amoureux de l’ile, entre autre, mais surtout de Marta. Il a donc tout bonnement abandonné son projet pour faire sa vie ici. C’est chouette ! Etant restée en contact avec lui, j’ai donc appris la nouvelle et suis venue naturellement à cet endroit passer mes certificats de plongée. Il suit désormais des cours pour devenir instructeur dans le domaine. Belle histoire !
L’ile Utila m’a gardée le temps d’obtenir mes 2 certificats de plongée et de passer les fêtes de fin d’année; soit 2 semaines. Pour ma part, je ne suis pas tombée amoureuse de l’endroit mais cela s’explique certainement par le fait que j’étais en difficulté psychologique avec la plongée. En cette période spécifique de l’année, être loin de mes enfants n’a pas aidé non plus, ils me manquent énormément. J’ai traversé cette période comme une épreuve. La fin me laisse le sourire et c’est avec un sentiment de victoire mais aussi de lassitude que je quitte ce lieu. Je suis fatiguée. C’est donc en quête de calme, de nature, de simplicité que je pars me ressourcer.
Prochaine destination: Lac Yojoa – Honduras.
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Lire l'articleUne des offrandes aux dieux consistait en une boisson à base de fèves de cacao. Les officiants qui participaient aux rituels (ils étaient volontaires, si si, tout comme pour les sacrifices humains) avaient pour habitude de faire des coupures ou des perforations dans la langue ou le lobe des oreilles en utilisant des épines de cactus, la queue d’une raie ou des couteaux d’obsidienne. Une fois l’incision fait, ils laissaient le sang couler sur les fèves de cacao, puis les mélangeait à la boisson qui serait offerte aux dieux. Je ne sais pas pour vous mais perso, je trouve ça passionnant !
2 Comments
Heurtevent Magalie
Je te reconnais bien dans ce périple. Je te vois avec ton sourire jusqu’aux oreilles. Toujours charmeuse pour avoir ce que tu veux (petite tête sur le côté, jouant avec tes cheveux et ton beau sourire)
Profite ma Ouma, tu me manques…😘
Marjorie Guillaume
Je fais toujours aussi bien ma Nabila 😂. Toi aussi tu me manques ma Mag 😘 Nos délires au café le matin mouahaha. Je reviendrai à Maurice 😉