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Kilimanjaro – Récit de mon ascension

Kilimanjaro – Récit de mon ascension

Culminant à 5895 mètres d’altitude, le Kilimanjaro est le sommet le plus haut d’Afrique. Située dans le Nord-Est de la Tanzanie, c’est une montagne composée de trois volcans : le Shira à l’ouest, culminant à 3 962 mètres d’altitude, le Mawenzi à l’est, s’élevant à 5 149 mètres d’altitude, et le Kibo, le plus récent géologiquement, situé entre les deux autres et dont le pic Uhuru culmine à 5 891,8 mètres d’altitude soit le point le haut d’Afrique. Très réputé, il attire des milliers de trekkeurs chaque année. Son ascension est accessible à toute personne pratiquant régulièrement du sport et offre de magnifiques paysages très divers.

QUELLE EST LA DIFFICULTÉ DE L'ASCENSION ?

Les premiers jours d’ascension paraissent faciles, car les dénivelés et les durées de marche sont assez modestes. L’ascension est très progressive afin de vous permettre de vous acclimater petit à petit. En revanche, le jour du sommet est un vrai challenge sportif avec de longues heures de marche à des altitudes que vous n’avez peut-être jamais fréquentées. “Polé-polé” (doucement) vous dira sûrement votre guide, c’est en effet la clé de la réussite !

QUEL NIVEAU POUR GRAVIR LE KILIMANJARO ?

L’ascension du Kilimanjaro ne présente pas de grandes difficultés techniques. C’est donc un trek accessible à toute personne ayant une bonne condition physique. Cependant, son sommet culminant à presque 6000 mètres, son ascension peut présenter des difficultés liées à l’acclimatation à l’altitude.

  • Condition physique
    Avec un sommet situé à 5 895 m d’altitude et plusieurs jours de trekking à plus de 3 500 m, cette ascension se destine à des personnes en bonne forme physique. Vous devez être capable de marcher pendant plus de 7 heures sur plusieurs jours d’affilés, avec des dénivelés positifs le plus souvent compris entre 700 m et 1 200 m.
  • Niveau technique
    L’ascension du Kilimanjaro appartient au trek et non à l’alpinisme (pas besoin de piolet, corde et crampons). Il n’est donc pas nécessaire d’avoir des connaissances techniques pour rejoindre le sommet. Cependant, il est recommandé d’avoir une pratique régulière de la randonnée et une expérience préalable en haute altitude.

QUELLES SONT LES VOIES POSSIBLES POUR L’ASCENSION DU KILIMANJARO  ?

Il existe 7 voies principales pour atteindre le sommet du Kilimanjaro. Plus ou moins connues, elles se distinguent les unes des autres par leur difficulté physique, les paysages rencontrés, leur fréquentation ou encore le confort de leur hébergement.

Voie Marangu
Également appelée voie Coca-Cola, elle est réputée comme étant la plus facile et la moins coûteuse pour rejoindre le sommet du Kilimanjaro. Elle est le seul itinéraire de l’ascension du Kilimandjaro qui permet de dormir chaque nuit en refuge (Mandara, Horombo, Kibo Huts). Par contre, c’est la voie la plus encombré et celle qui offre le moins de chance de réussite. Sa très forte augmentation de l’altitude chaque jour vous expose au risque de succomber au mal des montagnes. 

Voie Machame
Aussi appelée Whiskey Way, elle est considérée comme étant l’une des plus belles voies pour l’ascension du Kilimandjaro, notamment à cause de l’extrême diversité de ses paysages. Allant de forêts, séneçons géants, séracs, canyons volcaniques et glaciers.

Voie Lemosho
Voie historique du Kilimanjaro, elle est connue comme étant la plus sauvage, la plus longue et la plus pittoresque pour rejoindre le sommet. L’inconvénient est qu’elle est plus chère, son itinéraire commence à l’ouest du parc, loin des sentiers battus, avant de rejoindre la voie Machame au pied du Barranco Wall. Comme Machame, cette voie offre une superbe diversité de paysages.

Voie Rongai
Débutant à quelques kilomètres de la frontière avec le Kenya, la voie Rongai est la seule voie empruntant la face nord du volcan. Bien qu’assez facile techniquement, c’est la voie la moins fréquentée. La descente se fait par la face sud, ce qui permet de voir différents paysages à la montée et à la descente.

Voie Shira
Situé à l’ouest de la montagne, l’itinéraire de la voie Shira est le même que celui de  Lemosho mais son départ se situe plus haut, à 3 600 mètres d’altitude. Cela permet de faire une ascension plus courte et de monter progressivement jusqu’au sommet. C’est donc une voie sauvage et accessible.

Voie Umbwe
La voie Umbwe est la plus difficile physiquement. C’est une voie réservée aux sportifs aguerris en raison du fort dénivelé sur la première partie de l’ascension. La route rejoint ensuite la voie Machame.

Voie Londorossi
Également appelée “Circuit Nord”, cette voie est à la fois très longue et spectaculaire. Débutant à l’ouest, son itinéraire rejoint ensuite la face nord du Kilimanjaro avant de redescendre par la partie sud. C’est donc une voie aux paysages multiples qui offre une expérience de trek hors des sentiers battus.

COMMENT SE DÉROULE LE TREK  ?

Au cours de l’ascension, une logistique complète est mise en place par votre équipe de porteurs pour vous permettre de grimper dans les meilleures conditions.

L’équipe de trek
L’ascension du Kilimanjaro nécessite une véritable équipe d’encadrement, constituée selon la taille du groupe d’un à 3 guides, de 3 à 9 porteurs et d’un cuisinier. Vous évoluez en totale autonomie avec eux depuis le point de départ jusqu’au sommet.

Le portage
Une équipe de porteurs est présente à vos côtés pour transporter le matériel de bivouac, la nourriture, ainsi que vos effets personnels non utiles lors de la journée de trekking. Les porteurs s’occupent de plier le camp, de l’acheminer et de le réinstaller sur le site suivant. Il faut tout de même prévoir un sac à dos de journée pour mettre gourdes et vêtements chauds.

Les camps
L’hébergement s’effectue en tente sur des sites de campement bien délimités sur la montagne. Il existe des réserves d’eau sur chaque camp, que les porteurs font bouillir afin de l’assainir et d’alimenter vos gourdes. Vous disposez lors du trek de toilettes sèches collectives. 

La nourriture
La nourriture est un élément essentiel du succès sur le Kilimanjaro. Il faut bien manger pour avoir l’énergie nécessaire pour l’ascension. Les repas sont préparés par un cuisinier qui fait des repas variés à base de produits frais et conçus pour vous permettre de tenir au cours de vos longues journées de marche.

QUAND RÉALISER L’ASCENSION DU KILIMANjARO  ?

Il est possible de gravir le Kilimandjaro toute l’année. Mais, selon les saisons, la météo varie rendant l’expérience de l’ascension très différente d’un mois à l’autre. Notez tout de même qu’en haute altitude, la météo peut changer rapidement.

Les meilleures périodes pour gravir le Kilimanjaro sont les mois de janvier à mars et de septembre-octobre. Le climat est sec, les températures en journée sont agréables et le ciel est dégagé offrant une bonne visibilité tout au long de l’ascension.

La saison des pluies à lieu de avril à mi-juin. Nous vous déconseillons fortement de partir sur cette période en raison de la pluie. Cependant l’ascension reste possible par les voies de la face Nord uniquement (Rongaï & Londorossi), plus sèches car moins exposées aux intempéries.

Quelles sont les températures sur le Kilimanjaro ? Elles sont déterminées par l’altitude et l’heure de la journée.

Au pied de la montagne, la température moyenne est d’environ 21 à 27 ° C et au sommet, Uhuru Peak, les températures nocturnes peuvent varier entre -7 à -29 degrés Celsius. Comme toutes les grandes montagnes, le Kilimandjaro crée son propre temps qui peut être extrêmement variable et difficile à prévoir. Les randonneurs doivent être préparés aux conditions chaudes et ensoleillées, à la pluie, au vent, au froid et même à la neige.

QUELLE AGENCE CHOISIR ? QUEL BUDGET PREVOIR ?

J’ai choisi Trekking Hero mais je ne vous recommande pas cette agence. Si l’équipement, le campement et la nourriture étaient de très bonne qualité, les guides en revanche font le strict minimum. Je vous raconte plus bas mon aventure avec eux.

Il y a une centaine d’agences proposant un trek au Kilimanjaro. J’ai donc glané des noms à droite et à gauche. Je peux vous recommander ces 2 agences sans problème: Monkey Adventures et Top Climbers . Les trekkers qui les ont choisi sont revenus emballés. 

Les tarifs pour l’ascension du Kilimandjaro varient en fonction de la voie empruntée et par conséquent du nombre de jours de trek. Je vous conseille une ascension entre 7-8 jours. Certes, cela vous coûtera plus cher mais vous augmenterez sérieusement vos chances d’arriver au sommet. En effet, la grande difficulté réside dans l’acclimatation. Il faut savoir qu’il y a un taux d’échec de 55-60 %  sur la voie Marungu 5 jours. Même les grands sportifs se font avoir. 6 jours est un minimum, 7 idéal et 8 si vous avez besoin de plus de temps. 

Les tarifs oscillent entre 1600 et 2700 dollars. Oui, la différence est énorme. Ceux qui réservent en ligne s’approchent des 2700 alors que ceux qui le font sur place s’approchent des 1800-2000. Vient ensuite la négociation qui permet en moyenne de gratter 200 dollars. Une bonne partie de cette somme va au parc national qui facture 70 dollars la journée par personne et 50 dollars la nuit. Ce tarif inclut les entrées du parc, l’encadrement par l’équipe de trek (guides, porteurs, cuisiniers…), l’hébergement, la pension complète, le matériel de sécurité, les transferts et 2 nuits d’hôtel (celle de la veille et celle du retour).

A cela, vous devrez ajouter les vols internationaux, le visa, l’équipement, les pourboires et l’assurance.

VÊTEMENTS & MATÉRIEL : QUE PRENDRE AVEC VOUS POUR L’ASCENSION  ?

Pour gravir le toit de l’Afrique, vous devez disposer d’un équipement de trek complet et adapté aux hautes altitudes. Je n’avais pas prévu de faire le Kilimanjaro durant mon voyage. il s’est juste retrouvé sur ma route et je me suis dit “pourquoi pas”. L’agence m’a demandé à mon arrivée: qu’avez vous comme matériel ? Réponse: “moi”. Ils m’ont donc tout fourni. Le matériel était de bonne qualité, les vêtements plutôt vieillots mais ils étaient chauds. Je ne pars pas là haut faire un défilé de mode donc c’est parfait. L’agence m’a fourni:

Vêtements 

  • 3 T-shirts manches longues en synthétique (séchage ultra rapide)
  • Polaire chaude 
  • Manteau imperméable (type Gore-Tex®)
  • Veste de pluie
  • Pantalon de pluie
  • Pantalon de trekking extensible et confortable
  • 1 legging
  • 3 paires de chaussettes chaudes (double peau, idéal pour éviter les ampoules)
  • Chapka
  • Echarpe
  • Cagoule

A cela, j’ai ajouté: 

  • Casquette 
  • 4 tee-shirts
  • 2 leggings
  • 3 paires de chaussettes légères

Matériel

  • Un grand sac pour tout transporter
  • Un bon duvet
  • Bâtons de randonnée 
  • Protection imperméable pour sac à dos
  • Guêtres
  • Chaussures de trekking
  • Lampe frontale 
  • Lunettes de soleil 
  • 1 Gourde
  • 1 Thermos (bien pratique)

A cela, j’ai ajouté:

  • Sac à dos (30 l)
  • Baskets 
  • Serviette séchage rapide 
  • Gant de toilette

Soins 

  • Diamox (pour le mal des montagnes). Tout le monde en prend. Fortement recommandé.
  • Élastoplast
  • Compeed (pour soulager les ampoules)
  • Crème solaire (indice 50) 
  • Vaseline (idéal car graisse bien le visage et les lèvres)
  • Papier toilette
  • Lingettes
  • Ibuprofène
  • Prévoir éventuellement Imodium/Smecta 

Divers 

  • Piles de rechange pour la lampe frontale 
  • Batterie portable ou solaire 
  • Appareil photo (cartes SD supplémentaires)
A cela, j’ai ajouté:
des snacks (noix de cajou, chocolat, barres protéinées, sucreries)
  • Pour ma part, j’avais aussi emmené mouchoirs, papier toilette, brosse à dents, dentifrice et déo.

Documents 

  • Passeport 
  • Visa 
  • Reçu du séjour 
  • Carnet de vaccination 
  • Documents d’assurance

Votre sac à dos pèsera en moyenne chaque jour 5 kgs.

La tente, le tapis de sol, la nourriture et tous les ustensiles nécessaires à sa préparation sont fournis par l’agence durant toute  l’ascension. Ils sont portés et installés par l’équipe de porteurs.

QUELS SONT LES DANGERS DE L’ASCENSION ? 

Si le Kilimanjaro reste un trek (et non de l’alpinisme), la haute altitude vous expose au Mal Aigu des Montagnes, un paramètre auquel il faut faire particulièrement attention.

Mal Aigu des Montagnes (MAM)
Lié à la quantité réduite d’oxygène en haute altitude, le MAM peut provoquer maux de têtes, nausées, vertiges et s’aggraver en œdèmes (pulmonaire ou cérébral). Les symptômes et leur intensité varient en fonction des personnes (indépendamment de la condition physique), c’est pourquoi une progression en douceur est vivement recommandée.

La baisse d’oxygène est proportionnelle à l’altitude. Ainsi, votre taux de ventilation en oxygène au niveau de la mer est de « 100 ». Il ne sera plus que de :

Dépréciation du pourcentage d'O2 disponible en fonction de l'altitude © 2019 PASSION TRAIL

Pour votre sécurité, les guides et accompagnateurs disposent de radiotéléphones et d’oxygène en bouteille sur l’ensemble de l’ascension. Un test d’oxymétrie est réalisé tous les soirs pour s’assurer de votre bon état de santé. Les données sont notées sur une feuille que vous signez à la fin. Celle-ci est remise aux agents travaillant à l’office du parc. 

RECIT D'UNE AVENTURE HORS DU COMMUN 

La voie Lemosho est une voie historique du Kilimanjaro qui permet une ascension hors des sentiers battus. Cheminant d’Ouest en Est au sein du Parc National, la Route Lemosho traverse le plateau volcanique de Shira avant de rejoindre la voie Machame et Lava Tower (4 630 m). Elle emprunte ensuite l’un des plus beaux itinéraires pour atteindre le sommet, avec de superbes points de vue sur le Mawenzi (5 149 m) et les neiges éternelles du Kibo. Elle permet une acclimatation progressive, loin des itinéraires les plus fréquentés.

Points forts:
– Voie peu fréquentée, la plus sauvage pour atteindre le sommet
– Acclimatation progressive avec des pentes douces au début
– Traversée du parc national du Kilimandjaro d’Ouest en Est
– Points de vue exceptionnels sur le Mawenzi (5 149 m) et le fameux Kibo. 

Durée : 7 jours
Niveau technique : Adapté à tous
Cond. physique : Randonneur sportif
Taille max du groupe : 8 personnes
Saison : Toute l’année

JOUR 1

Moshi – Lemosho Gate (2100 m) – Camp Mti Mkubwa (2900 m)

Dénivelé + : 420 m   Distance : 7 kms    Durée : 5h

10h15: le van me récupère à ma maison d’hôtes, Kiwavi home. Visiblement, tout le monde est déjà là, je suis la dernière. Un petit coucou à tous et c’est parti pour 3 heures de route pour rejoindre Lemosho Gate; point de départ de l’ascension. Sur le chemin, nous faisons une halte à la pharmacie où j’achète du Diamox. Ce médicament aide à l’acclimatation et est très fortement recommandé par toutes les agences du coin. D’ailleurs, il n’y a pas un trekkeur sur cette montagne qui n’en prend pas. Bien que je n’aime pas les médicaments, je fais le choix de le prendre. Au prix de l’aventure et de l’investissement personnel, je tiens à optimiser mes chances de réussite. On m’a donné de l’Ibuprofen en cas de besoin. Je fonce au supermarché juste à coté acheter les quelques bricoles qui me manquent (lingettes, snacks, piles …). Mister J, un des guides, se fait un devoir de m’accompagner et de m’aider. Il est adorable. 15 minutes plus tard, le tour est joué. Fin prête, nous reprenons la route. Arrivée à l’entrée du parc, distribution des boites déjeuners. Pendant notre collation, l’agence remplit les formalités avec les gardes du parc. Je sympathise avec mon groupe qui se compose de 4 dutch, (Sven, Niels, Robbert et Sjoerd) et 3 américains (Paul, Jacob, Aje). 5 gaillards ont la trentaine, Jacob et moi, la quarantaine et Aje, le doyen a 60 ans. Tout est prêt, c’est le départ.  1ère photo du groupe devant le 1er panneau annonceur d’une longue série. 

14h00: nous attaquons la montée, tout excités. En ce qui me concerne, c’est la 1ère fois que je pars camper une semaine, 1ère fois que je vais grimper aussi haut, 1ère fois que je vais affronter un froid glacial sur plusieurs jours. Bizarrement, je ne suis pas inquiète. Je me sens protégée, je sens les dieux avec moi. Je sais déjà que tout va bien se passer. Mes hollandais parlent de pluie. Je leur dis que nous n’en n’aurons pas. Je ne leur parle pas de mes croyances. Je maintiens seulement que nous aurons du beau temps tout au long de notre aventure. Je le sais, c’est tout. Ca les fait bien rire, ils doivent déjà me prendre pour une illuminée 😂. Le sentier traverse une forêt humide, sous les cris des fameux singes Colobus du Kilimandjaro. Soudain, nous les voyons, postés juste devant nous. Je ne me lasse pas de voir ces primates à l’allure si originale. Des singes avec un manteau en forme de U de longue fourrure blanche, qui descend de leurs épaules,  autour de leur dos et entoure leur visage noir. Ils ont aussi des moustaches, une queue touffue. Ils sont juste magnifiques. Je les ai déjà vus de très près au Kenya, je les ai même filmés. Je vous raconterai ça dans un prochain article. Nous poursuivons ainsi tranquillement pendant 4 heures à un rythme très lent, celui de Aje. Je me fais vite une raison, me disant qu’au moins j’ai le temps de prendre des photos. L’atmosphère est quelque peu humide mais sans plus, il n’a pas plu depuis un moment semble -il. La douleur à mon rein m’en fait voir de toutes les couleurs mais je ne dis rien. Je masque mon problème de santé car je redoute que l’on m’interdise de poursuivre et ça, n’y pensez pas!  Apparait notre 1er camp, Mkunwa camp. Signature du registre, distribution des tentes déjà installées. Je m’allonge pour me soulager de mes maux. Ma température corporelle chute brutalement. J’ai super froid. Je reste malgré tout optimiste car Simba, le propriétaire de mon hébergement à Moshi, m’a replacé le dos avant de partir. Je connais mon corps, je sais qu’il y a un lien entre mon dos et ce problème au rein. Demain devrait être meilleur, je dois surtout me reposer. Le personnel amène à chacun une bassine d’eau chaude pour se laver. Je suis gelée, je fais l’impasse. Vive les lingettes ! Lors du diner, les discussions fusent autour de la table. J’apprends que tous ont réservé leur trip 6 mois à l’avance, qu’ils sont venus avec tout l’équipement,  acheté spécialement pour l’occasion, et qu’ils se sont entrainés pendant plusieurs mois. Ils sont sidérés quand ils apprennent que j’ai réservé il y a seulement 2 jours, que je suis venue avec rien, l’agence m’a donc tout fourni jusqu’aux chaussures de montagnes et lunettes de soleil et que je ne me suis jamais entrainée. Je suis simplement venue, le Kilimanjaro étant près de ma position géographique. En l’espace d’une journée, je suis déjà classifiée dans la catégorie frapadingue 🤣. Ils sont déjà tous inquiets de me voir grelotter de la sorte alors que nous sommes seulement à 2900 m. Je m’abstiens d’évoquer la raison. Rien ni personne ne m’empêchera de grimper là haut de toute façon, pour une simple et bonne raison: j’ai décrété que je monterai au sommet, point. Le diner se termine. Les guides mesurent notre saturométrie avec un oxymètre.  La moyenne est à 90 pourcent. Tout va bien. A 60 pourcent, vous ne pouvez pas continuer. Ils nous expliquent l’étape du lendemain, soit 17,4 kms de marche à plus de 3000 m d’altitude. Soit ! Bonne nuit l’équipe. A demain. Une 1ère nuit épique car mon rein dégonfle et donc évacue. J’ai envie d’uriner toutes les heures. Je me lève donc 5 fois. Les toilettes sont à l’autre bout du camp. il fait un froid polaire. Hors de question de m’habiller pour partir à la conquête des toilettes à cette fréquence; j’opte pour le petit espace libre devant ma tente. A la guerre comme à la guerre. Repos entrecoupé mais repos tout de même. 

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JOUR 2

Camp Mti Mkubwa (2900 m) – Shira 2 (3875 m)

Dénivelé + : 1200 m    Distance : 17 kms   Durée : 8h

6h00: réveil

6h30: petit déjeuner. Chacun raconte sa nuit compliquée. Niels nous confie que si ça continue comme ça, il se contentera de sortir sa zigounette pour faire pipi la nuit dans le petit espace libre devant sa tente. Tout le monde se marre. Je leur avoue que c’est exactement ce que j’ai fait toute la nuit. Crise de fou rire de bon matin pour démarrer la journée. La promiscuité ambiante amène forcément ce type de partages dans le groupe 😂.

7h15: en route. La première partie du trek est assez raide. Nous continuons de monter dans la forêt pendant 1 h 30. La végétation se réduit petit à petit et change radicalement, laissant les grands arbres derrière nous pour traverser des bruyères arborescentes ainsi qu’une variété de graminées et fleurs sauvages. Nous passons ensuite par Shira Ridge, avant que le sentier continue légèrement en descente à travers la vaste étendue du plateau jusqu’au camp Shira 1, où nous nous arrêtons pour déjeuner et nous reposer. En ce qui me concerne, la matinée passe à une vitesse vertigineuse. J’admire le paysage à couper le souffle. A cette altitude déjà, la vue est extraordinaire. Elle offre des points de vue aux multiples couleurs. J’en prends plein les yeux et je me fais un devoir de savourer chaque minute. Je multiplie les clichés. Je me fais plaisir. Mon rein va bien mieux que la veille bien qu’il m’ait laissé une douleur constante comme un hématome. C’est supportable donc tout va bien. Je me trouve un petit coin ou je m’allonge. Petite sieste oblige.

14h00: nous poursuivons à travers le plateau de Shira où nous pouvons admirer la brèche occidentale car le ciel est dégagé. Nous marchons durant 3h30 pour rejoindre le Camp Shira 2, afin d’y passer la nuit. Les garçons guettent leur montre, calculent le temps approximatif restant à marcher et les kilomètres. Perso, je m’en fous, je vis dans l’instant présent. J’observe tout autour de moi. Les changements de décor sont spectaculaires. Décidément, cette route ne cesse de me surprendre. Ceci dit, je n’ai regardé aucune photo avant de partir. L’agence m’a expliqué le tracé mais je n’en ai rien retenu. Ma devise est: pas d’attentes, pas de déceptions. Du coup, je m’éclate sans voir le temps passer. Mon équipe semble souffrir plus et être pressé d’arriver. Je suis résignée. Je considère que l’on arrivera quand on arrivera, point. Arrivée au camp, répartition des tentes, stretching pour ma part, repos, lavage. D’ici, nous profitons de la vue sur le volcan Kibo, nous sommes gâtés. Durant le diner, les hommes me font savoir que je suis une randonneuse, 1ère nouvelle. Ils étaient surpris de me voir m’amuser durant tout le trajet alors qu’ils souffraient visiblement. Robbert balance à table:” je suis au bout de ma vie quand elle me crie “oh regarde t’as vu l’arbre, c’est dingue la forme qu’il a”. Hilarité générale à table. J’avoue que je me suis régalée. Je suis fatiguée bien sûr, mais je ne suis pas exténuée. Il fait plus froid à cette altitude mais mon rein allant mieux, j’en souffre moins. C’est un soulagement qui me rend encore plus heureuse. je me sens pousser des ailes. Mon mental augmente. Les repas sont copieux et vraiment bons. Le service est fluide. Nous passons de bons moments. Rituel des guides avant d’aller nous coucher (briefing et oxymètre). Bonne nuit la compagnie. J’ai toujours une tente pour moi toute seule, j’ai de l’espace. Les nuits sont glaciales, mes pieds sont toujours froids. J’accumule les épaisseurs dans mon sac de couchage car je sens le froid au travers. Je dors quand même, c’est une bonne chose.

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JOUR 3

Shira 2 (3875 m) – Lava Tower (4 630 m) – Barranco Hut (3 960 m)

Dénivelé + : 780 m     Dénivelé – : 670 m    Distance : 11 kms    Durée : 5-6 h

Ces quelques heures de marche et l’ascension totale ne sont que de 110 m au total, mais grimper beaucoup plus haut et redescendre aide à l’acclimatation.

6h30: réveil

7h00: Petit déjeuner. Bon et copieux, nous dévorons tout ce que nous pouvons. Chacun parle de sa nuit et apparemment, chacun sent le froid dans son sac de couchage. Quelque part, ça me rassure. 

8h00: départ. Nous quittons le camp vers l’est et montons vers le pic principal Kibo, avec les glaciers occidentaux clairement visibles à travers le désert accidenté de haute altitude de roches volcaniques. 5 heures de marche nous mènent au mythique “Lava Tower” perché à 4600 m. Les paysages sont désertiques, rocheux, surréalistes. Les yeux ronds, je traverse ce décor aride d’un autre temps. Nous arrivons, déjeunons. Cette journée d’acclimatation nous permet d’observer les réactions de notre corps à cette altitude. Quelques mots de tête pour tous, ce qui est normal mais rien de plus. Aje, lui, est malade.

14h00: Nous redescendons dans la vallée de Barranco. La brume environnante transforme la scène en conte de fées. Un magicien, des fées, ou des trolls apparaitraient que je ne serai pas surprise. Mon esprit vagabonde devant ces paysages mystérieux, changeant à chaque col. L’aridité, la roche, le noir de la lave, les volutes de fumées découvrant des arbres meurtris, calcinés par un feu pas si vieux. Les rochers sont encore chauds de ce drame qui a dévasté une partie de la végétation en novembre 2022, laissant un paysage désolé mais prenant. Puis surgit cette vallée aux arbres exotiques à la forme étonnante. Mais que font ils ici à une telle altitude ? On pourrait imaginer qu’ils se sont égarés en se promenant un jour dans la région. Telle une enfant, je m’extasie devant ce phénomène impromptu, oubliant mes pieds douloureux dans ces chaussures qui ne sont pas les miennes. Fascinée, je les contemple un long moment laissant le groupe partir devant. Cette zone avant le camping est connue sous le nom de “Jardin des Senecios”, qui abrite de nombreuses plantes senecio énormes ainsi que des plantes lobelia plus courtes. Pour le coup, je ne m’attendais vraiment pas à ce type de végétation. Mister J reste avec moi, j’aime beaucoup sa gentillesse et c’est bien le seul qui se préoccupe de ma personne. Les autres guides brillent par leur absence ou leur indifférence, au choix. Trop accaparés par la santé de Aje, qui prend toute l’attention pour lui seul au détriment du reste du groupe. On traine notre race derrière lui qui n’avance pas. Bizarrement, les guides ne veulent pas scinder le groupe. Aje ne propose pas d’ailleurs de nous laisser partir devant, Je suis assez interloquée par son égoïsme.  Il agit comme s’il était normal que tout tourne autour de lui. Il oublie juste que si lui n’a rien porté de tout le trajet, nous avons notre sac à dos sur les épaules depuis le 1er jour. A trainasser comme ça derrière lui, il nous fait porter plus longtemps notre barda. Bref ! J’observe le cinéma tout en ne cautionnant pas. J’ai déjà une petite idée de ce qui risque de se passer le jour de l’ascension. Je ne dis rien mais pour moi, les choses sont claires: “rien ni personne ne m’empêchera d’aller au sommet”. Plus déterminée, tu meurs. De retour dans ma tente, je constate les ampoules aux pieds et les douleurs aux chevilles. J’ai horreur des chaussures montantes. Je me sens plus à l’aise en chaussures basses, je suis de la nouvelle école concernant ce sujet. Bref ! On serrera les dents le lendemain, voilà tout. A table, petit état des lieux général, chacun répertorie ses bobos. Aje est absent. Les guides s’affairent tous autour de lui dans sa tente. Les hollandais précisent qu’on a mis 1h30 de plus à arriver au camp que ce qui était prévu. Je les vois blasés mais résignés. Moi, je plane. Je trouve que le temps passe super vite. Je suis ravie. Il est clair dans ma tête que je vais grimper là haut. L’altitude augmente chaque jour, le froid aussi mais comme m’a dit ma fille avant mon départ: “accueille la douleur”. Cette phrase me fait marrer mais elle est vraie quelque part. Bonne nuit ma puce. Je m’endors en pensant à toi. 

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JOUR 4

Barranco Hut (3 960 m) – Karanga Camp (4035 m)

Dénivelé + : 450 m     Dénivelé – : 375 m    Distance : 5 kms    Durée : 4-5 h

Réveil: 7h00

7h30: Petit-déjeuner. Nous dévorons toujours autant. Aje a l’air de se sentir mieux. La discussion tourne autour du caca cette fois. Chacun reconnait être constipé depuis le début de l’ascension: ça rentre d’un coté mais rien ne ressort de l’autre. Hilarité générale pour démarrer la journée. A ce niveau, c’est vraiment de la promiscuité. 

8h15: départ. Aujourd’hui consiste en une montée difficile, nous devons franchir le fameux “Mur de Barranco “, haut d’environ 150 m. Il nous faut grimper les rochers à l’aide de nos mains pour venir à bout de cette grande muraille de pierre; c’est l’un des points forts du trek. J’avoue que je m’éclate. Je n’avais jamais fait ça. C’est assez impressionnant vu la hauteur. Je trouve ça génial ! Nous marchons ensuite sur un chemin vertigineux d’à peine 2 mètres de large. Au sommet, nous pouvons admirer les vues majestueuses. Moment photos puis j’en profite pour méditer un peu. Le reste de la journée consiste à enchaîner une série de montées et descentes jusqu’au camp
Karanga. 

13h00: nous déjeunons. Nous sommes ravis de cette petite journée de marche. Nous avons tout l’après-midi pour  nous reposer et nous acclimater. Du luxe ! Je me fais une longue séance de stretching, je fais une petite lessive que j’étends dans ma tente. Les rayons de soleil intermittents chauffent régulièrement l’intérieur de ma tente. Parfait ! J’écoute de la musique, je médite. J’apprécie ces quelques heures rien que pour moi. Petite sieste au passage. Je suis requinquée. Nous assistons à un coucher de soleil prodigieux. Dans un silence royal, chacun contemple dans son coin ce spectacle aux mille couleurs. S’ensuit le diner. Apparemment, le problème caca s’est transformé désormais en diarrhée. On ne s’ennuie pas. Rituel du soir avec les guides puis dodo. Je pense à mes enfants et mes petites filles. ils me tiennent chaud pour m’endormir car il fait de plus en plus froid. Mais je m’organise et j’arrive à avoir suffisamment chaud pour passer la nuit. 

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JOUR 5

Karanga Camp (4 035 m) – Barafu Camp (4 640 m)

Dénivelé + : 600 m   Distance : 5 kms    Durée : 5 h

Réveil: 6h30

7h00: petit déjeuner. Hilarité à table en pensant à la rotation des tentes. Effectivement, nous n’avons jamais la même. Du coup, Jacob constate que chacun a du avoir à un moment ou à un autre ma tente. L’équipe sait bien que faire pipi devant ma tente est mon rituel. Il fait trop froid la nuit pour pointer le bout de mon nez dehors et partir à la chasse aux toilettes. Je peux vous dire qu’on se marre à table. Les repas, c’est quelque chose. 

8h15: départ. Nous remontons doucement aux abords du glacier jusqu’à rejoindre le Barafu camp (4 640 m). 4 heures de marche et le tour est joué. J’en profite pour parler à Simon, un des guides. Je lui dis qu’il serait bien que l’on puisse marcher à notre rythme pour l’ascension finale. Je lui explique que si l’un d’entre nous est en difficulté, il serait bien qu’il ne ralentisse pas tout le groupe. Je ne mentionne pas de nom mais j’imagine qu’il voit bien à qui je fais allusion. Il me rétorque que le groupe doit rester uni. 2ème tentative: je lui dis que si c’est moi qui n’avance pas, je ne souhaiterais pas endosser la responsabilité de freiner et d’handicaper tout le groupe. il ne répond pas. A t-il compris ?  Nous déjeunons. Les hollandais sont d’accord avec moi pour dire qu’il serait bon que l’on avance à notre cadence. Là dessus, 2 guides, Juma et Simon, apparaissent dans la tente pour nous briefer.  C’est la dernière ligne droite. Ils nous fournissent les détails pour l’ascension finale. A ma grande surprise, ils annoncent que le groupe doit rester uni jusqu’au bout. A ma plus grande surprise, les hollandais acquiescent. Ok, je ne vais pas me prendre la tête. Je ne suis pas là pour ça. Mais je peux déjà vous dire que ma décision est prise et je vous laisse deviner laquelle. Repos cet après-midi, préparation de notre matériel pour l’ascension au top. 

17h00: diner. Nous mangeons toujours autant. Beaucoup nous avaient dit que l’altitude faisait perdre l’appétit. Nous concernant, ce n’est absolument pas le cas. 

18h00: au lit pour une courte nuit. La fatigue générale aide à l’endormissement malgré l’heure. Je planifie ce que je vais porter, je vérifie tout avant de plonger dans un sommeil qui ne durera que 3 heures. 

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JOUR 6

Barafu Hut (4 640 m) – Uhuru Peak (5 895 m) – Mweka Hut (3090 m)

La distance entre Barafu Camp et Uhuru Peak est de 5 kms soit environ 7-8 heures de marche exécutés de nuit. Du Pic Uhuru au camp Mweka, la distance est de 12 kms soit environ 5-6 heures de descente. 

Dénivelé + : 1 255 m   Dénivelé – : 2800 m  Distance : 17 kms   Durée : 15h

Les infos plus haut sont le plan de départ mais il va prendre une autre tournure. 

22h00: réveil.  J’enfile un tee-shirt, 3 sweets à manche longue, 2 polaires, 2 leggings, mon pantalon de ski, 2 paires de chaussettes double épaisseur, mes chaussures, ma chapka. Je mets dans mon sac à dos  3 l d’eau, des snacks, papier toilette, lingettes, cagoule, 2 paires de gants (une fine et une épaisse). j’embarque mes bâtons. Je suis prête. Dans la tente, du thé, des biscuits et des pop corn (quelle drôle d’idée) trônent sur la table. Je me gave, arrose tout ça de 2 tasses de thé. Je discute, souris, je me sens bien, je suis déterminée. 

23h00: nous entamons notre marche vers le toit de l’Afrique. Nous marchons d’un pas lent, comme tout le monde je dirai. Le sentier est faisable mais raide avec de nombreux lacets. 1er arrêt, Messieurs veulent faire pipi. Nous reprenons la marche, à demi pas cette fois, nous sommes maintenant très lents. 2ème arrêt, encore pipi. Nous rattaquons toujours à demi pas. Je me retourne régulièrement et je constate que les groupes, partis après nous, sont maintenant bloqués juste derrière nous. Je me marre intérieurement car nous avons trouvé le moyen de créer un embouteillage sur le Kilimanjaro. Vous avouerez que ce n’est pas banal.  3ème arrêt: nos guides décident de laisser passer  ceux bloqués derrière nous. Ben voyons ! En observant la file d’attente, je me dis qu’on arrivera là haut à la St Glinglin. Un 1er groupe passe, ça fait tilt dans ma tête. Ni une ni deux, je m’engouffre derrière et reprends ma marche. Juma m’appelle interloqué. Réponse:” j’ai froid, je monte”. Il beugle, je l’ignore. Le groupe devant moi est clôturé par un de leurs guides, qui me parle mais je ne l’écoute pas. J’ai bien une vague idée du message qu’il veut me transmettre. Mais c’est peine perdue car je peux vous dire que je suis passée en mode mulet “réfléchis pas, marche, monte”. Voilà mon mental à ce moment là. Rien ni personne ne m’empêchera d’arriver là haut. A moins de me tuer, je ne vois pas honnêtement; c’est vous dire ma détermination. Après un laps de temps assez court, un gars surgit à mes côtés se déclarant mon guide. Je le regarde, je ne le connais pas. Ils m’explique que les autres guides l’envoient pour m’accompagner. Et oui, c’est la règle. Ils doivent être verts en bas. Bien fait pour eux, ils n’avaient qu’à m’écouter.  Je le regarde et je dois dire que ce qu’il dégage ne m’inspire pas. Je n’ai pas confiance. Pas grave, je ne compte que sur moi de toute façon. Il cherche à faire connaissance. C’est bien le moment tiens ! J’hallucine. 3 fois, il me demande d’où je viens et 3 fois je lui réponds française. Son anglais est désastreux, je ne le comprends pas et lui n’entend pas mes réponses de toute évidence. Répéter à tout va que je suis française au beau milieu de la nuit à 5000 m d’altitude ne m’excite pas des masses. Je coupe donc court à la discussion et je m’enferme dans ma bulle. Je pense à mes enfants, mes petits-enfants, aux amis qui ont participé à ma cagnotte. Je vous emmène avec moi au sommet. A chaque pas, vous êtes avec moi, je ne suis pas seule. C’est quasi la pleine lune, des myriades d’étoiles éclairent le chemin entrecoupé de multiples rochers. D’un pas constant, à mon rythme, j’avale la distance sans me soucier des kilomètres restants à parcourir, de l’heure qu’il est, ou de l’altitude à laquelle nous nous trouvons. J’entends ma respiration de plus en plus audible. Je connais mon corps, mon cœur, mes ressources personnelles. Pas de soucis, ça roule. Je fais de courtes pauses de 5 secondes quand c’est nécessaire mais je poursuis ainsi sans m’arrêter. Mon sac à dos me fait souffrir. Je me contorsionne souvent pour me soulager tellement la douleur se fait sentir dans mon dos et mes épaules. Moi qui l’adore en temps normal, je me surprend à le maudire soudainement. Je repense alors à ma fille et cette fameuse phrase: “accueille la douleur”. Je me marre intérieurement et j’accepte.  Je vois mon guide devant moi galérer et pour le coup, c’est lui qui m’inquiète. Je lui demande à plusieurs reprises s’il va bien. Je n’ai décidément pas foi en lui. Je doute même parfois de la direction que nous prenons. Nous faisons une 1ère pause. Le temps est compté car ma température corporelle chute de façon vertigineuse. Il sort de son sac un thermos contenant du thé au gingembre. En voilà une surprise ! Vous n’avez pas idée du réconfort que ce thé  m’apporte. J’ai des petits cœurs dans les yeux en le regardant. Je l’engloutis vitesse grand V en observant rapidement ce qui se passe autour de moi. Je vois cette femme passer devant moi, son guide portant son sac. Sur l’instant, ça me met un coup au moral. Je me ressaisis immédiatement. Toujours cette phrase qui résonne dans ma tête” rien ni personne ne m’empêchera d’atteindre le sommet”. Je me dis que l’univers teste ma résistance. Ma détermination est intacte. Je me relève. Les 3 minutes sont écoulées. On doit y aller. Je commence à avoir froid.  “On y va.” Mon guide est surpris. lets go !!! j’essaie de remettre mon sac à dos sur le dos mais déguiser en bibendum, c’est une épreuve en soi. Il se prend dans ma capuche, se bloque aux coudes. Super guide me regarde galérer les bras ballants. Je dois donc lui demander de bien vouloir m’aider. Bonjour le guide en carton ! Bref ! On y va. Je me renferme dans ma bulle. Je médite. Je prie. Le temps passe vite. Je ne suis pas vraiment là. Puis on atteint Stella point, le 1er sommet. Mon guide me demande l’heure. A part du thé, Blaireau n’a rien sur lui visiblement. Je constate 5h30 sur mon téléphone. Je l’avais rangé soigneusement dans une chaussette afin qu’il ne gèle pas. 2ème pause: autre thé. Mon guide m’annonce qu’il reste 1h voir seulement 45 minutes, ça dépend de notre cadence. Ok, allons-y ! Rebelote ! Il me voit misérer pour remettre mon sac à dos mais ne bouge pas. Je perds patience et lui fais comprendre que ce serait un minimum que de m’aider. Il hausse le ton. De mieux en mieux ! Je coupe court à la discussion en le plantant là.  J’ai un sommet à gravir. Je m’enfile derrière un groupe qui vient de passer. Leur guide a du voir ce qui se passait, et m’accueille gentiment, m’encourage. Pétard ! Ca fait du bien. Enfin quelqu’un qui me motive, ça change. Tels des pingouins sur la banquise, nous avançons du même pas en file indienne. Je me retourne régulièrement, le paysage derrière nous est juste à couper le souffle. Le jour se lève doucement, laissant apparaitre une mare rougeâtre, orangeâtre qui s’étale au fil des minutes sur une mer de nuages. La vue est indicible. Nous poursuivons.  Puis surgit le graal, le pic Uhuru, le point ultime de cette épopée sans nom. Les larmes aux yeux, le sourire aux lèvres, la fierté de l’accomplissement, l’extase dans tous ces états, je me plaque à ce panneau qui matérialise mon exploit. Super guide se précipite pour immortaliser l’instant. Sans doute, veut il avoir contribué à quelque chose ? La tête dans les nuages, concrètement et abstraitement, je pose pour inscrire l’instant à tout jamais. Je viens de réaliser un rêve (qui n’en était même pas un encore un mois avant). Je grandis, j’évolue, je me réalise, je me découvre, j’explore mes limites. Pour être totalement honnête, je ne suis pas arrivée épuisée. Très fatiguée, sans aucun doute. A l’orée de mes limites, même pas. Vous auriez pu me faire marcher encore 1h, 2h voir plus, qui sait, que je l’aurais fait. Il était tout simplement impossible de m’arrêter pour une simple et bonne raison: j’ai décrété que j’irai au sommet. Je suis fabriquée comme ça. A ce moment précis, je repense à ma Marie qui m’a dit un jour: “tu t’es construite sur des forces. Tel l’arbre au milieu de la savane africaine, qui subit de violentes bourrasques, quelques branches cassent, ça bouge un peu la haut, mais le tronc ne bouge pas. Il est profondément enraciné dans le sol.” Cette image m’est restée et c’est à ces instant que j’ai commencé à me voir différemment, à croire en moi, en mes capacités, en mes forces. Je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu as fait pour moi Marie. J’ai grandi grâce à toi. Tu m’as apporté une autre vision de moi même. Tu m’as guidée, aidée à me comprendre, à m’accepter, à m’épanouir. J’ai une infini gratitude pour toi. Je n’oublie pas. Je t’aime et te serai éternellement reconnaissante pour toute l’écoute, la compréhension, l’indulgence et l’aide que tu m’as apporté tout au long de ces années. 16 ans bientôt que nous routes se sont croisées. Que de chemin parcouru, je me saisis de ces quelques lignes pour te le dire. Car comme tu le sais, je suis bien plus douée pour exprimer mes sentiments à l’écrit qu’à l’oral. Merci à mes enfants qui me soutiennent dans mes choix, dans mes délires et qui sont fiers de ce que leur mère peut accomplir. J’espère qu’ils s’en inspireront. Merci à mes amis d’être à mes cotés dans les bons comme les mauvais moments, de me soutenir en tout temps, de croire en moi, en mes rêves. Merci aux participants d’avoir contribué à cette aventure tombée de nulle part, qui demande bien quelques ressources. Postée devant ce panneau, je pense à vous tous. Tout va vite dans ma tête. vous le savez. En regardant cette photo plus tard, ma fille me fera remarquer que cette femme posant devant ce panneau ressemble pour la 1ère fois à l’enfant de 3 ans sur cette photo de mon enfance. La boucle est bouclée, nous nous sommes retrouvées; ce n’est pas rien. Heureuse comme jamais, je sillonne le sommet en long en large et en travers. Il fait un froid polaire mais je ne veux pas partir. Je veux profiter, nous prenons d’autres photos. Puis soudain, le soleil surgit explosant de milles feux les nuages juste en dessous. Je n’ai pas de mots pour décrire cette scène, tout est surréaliste là haut. On se croirait presque sur une autre planète. Je savoure ma chance. Mon guide s’inquiète, il me fait savoir qu’il faut redescendre. Il faut savoir qu’à cette altitude, rester trop longtemps peut endommager le corps de façon irréversible. Pourtant, je n’ai pas l’impression d’être restée si longtemps. Il est surtout juste impatient de rentrer je pense. Nous redescendons tranquillement. Un peu avant Stella point, je croise mon groupe qui arrive enfin. De toute évidence, je leur ai mis 1 heure dans la vue. Bon courage les gars ! J’en profite pour récupérer mes bâtons laissés à Mister J au début de la nuit. Un bienfait pour Jacob qui n’en avait pas et qui a pu s’en servir. D’ailleurs il refuse de me les rendre, m’expliquant qu’ils le soutiennent et que sans eux, il ne pourra pas finir. Oui ben sans eux, je ne peux pas descendre, je suis coincée là. Depuis mes opérations, j’ai perdu la stabilité de mes pieds. Donc je tombe tout le temps dans les pentes. Les guides négocient avec moi pour que j’en récupère qu’un. J’hallucine une fois de plus. Ce n’est pas une option en ce qui me concerne, mais comment pourraient ils le savoir vu qu’ils n’ont jamais discuté avec moi les jours précédents. Cette agence est franchement une blague. Je les reprends, point final. Nous reprenons la descente. Super guide se met à booster et ne me calcule pas. Moi j’ai besoin d’une vraie pause: pipi, manger, boire, enfin tout quoi  !!! Je lui impose de stopper. Pendant notre pause, Monsieur somnole assis sur son rocher. A ce moment précis, je me fais un devoir de lui rappeler qu’il bosse là, qu’il est censé être mon guide donc m’accompagner à chaque étape, que je paie pour ce service, en résumé que je suis une cliente. Cette fois, la devise est “rien ni personne ne gâchera ma journée”. et forte de cette superbe humeur, j’attaque 3 heures de descente, assistant à toutes sortes de paysages incroyables, explosifs que mon téléphone a bien du mal à capter. Ce qu’il retranscrit est tellement en dessous de la réalité. Je descends simplement à mon rythme, en prenant tout mon temps, multipliant les pauses, les clichés, en papotant avec une française morte de rire en me voyant faire ma vie tout en ignorant Super Guide.  

9h30: je suis de retour au camp. J’ai mal aux cuisses, je suis vannée. Mon guide s’empresse de  s’excuser tout en m’informant qu’il sera viré si je relate ce qui s’est passé. Pour l’heure, je m’en fous, je plane, c’est ma journée. Next ! Je me fais une séance de 15-20 mins de stretching. Je vais ensuite me reposer . 30 minutes plus tard, j’entends mon groupe arriver. Wow ! Ils n’ont pas trainé au sommet et encore moins sur le retour. Quelle bénédiction que je ne sois pas rester avec eux !

12h30: déjeuner. Chacun relate son aventure. Mon groupe est frustré que j’ai fait cavalier seul. En gros, ils me reprochent sans le dire d’avoir eu le courage qu’eux n’ont pas eu. S’ils ont l’habitude de subir, moi pas et je ne compte pas commencer aujourd’hui. Je constate surtout être monté en 7 h, eux en 8h, voilà voilà! Je suis pragmatique, c’est tout. Bref ! L’ambiance est correct mais sans plus, ce qui me passe au dessus de la tête. Je ne suis pas là pour me faire des potes mais pour me réaliser. A 2000 dollars la blague, on peut considérer que j’ai raison. 

13h15 : nous reprenons la descente jusqu’au prochain camp nommé High Camp (3950 m). Le but est de l’atteindre dans un premier temps et de faire le bilan sur l’état de santé général du groupe. Jacob et Aje sont exténués, d’autres sont dans le même état, ils ne peuvent pas aller plus loin. Je les laisse décider de ce qu’ils souhaitent faire, je me contente de suivre dans la mesure où je pense les avoir déjà assez contrariés comme ça. Décision finale: on s’arrête là pour la nuit, on terminera demain. Perso, tout me va. Je plane dans la stratosphère. je suis simplement heureuse alors je m’en fous. Le diner se fait dans une ambiance plus détendue. Des étoiles plein la tête, je vais me coucher. Je suis encore là haut et je vais y rester un long moment. Du coup, je ne sais pas combien de kilomètres on a marché donc aucun idée du chemin qu’il reste à parcourir. Pas grave. Bonne nuit tout le monde. 

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JOUR 7

High Camp (3950m) – Mweka Hut -Mweka Gate (1 640 m) – Moshi 

Programme du jour: la distance entre le camp Mweka et la porte Mweka est de 10 kms à faire en 4-5 heures à travers la forêt. Sachant que l’on démarre de plus haut, j’imagine que l’on a 3-4 kms supplémentaires donc 1 à 2 heures de marche de plus.  
A cette porte, nous récupérerons les certificats et le véhicule qui nous amènera plus bas déjeuner. Retour à l’hôtel à Moshi pour la nuit et pour un dernier dîner d’adieu avec les guides.

6h00: réveil. 

6h30: petit déjeuner. Jusqu’au bout, on se gave comme des oies. C’est la dernière ligne droite. 6 bonnes heures de descente nous attendent. Il a plu dans la nuit, le terrain va être glissant.

7h15: nous partons. Aje partira en retrait avec un guide. Enorme quand on y pense ! On scinde le groupe le dernier jour. Je rigole dans mon coin. On attaque la descente. Les kilomètres défilent, tout se passe bien. Globalement, on va tous au même rythme. Je me concentre au maximum avec mes bâtons. Les garçons ont mis leur musique sur une enceinte. Je trouve l’idée sympa mais Jacob est exaspéré car il voudrait contempler la nature dans le calme, ce que l’on peut aisément comprendre. Perso, tout me va tant qu’on avance. On atteint le dernier quart, une longue descente de rochers, de boue s’étalent devant nous. La galère commence pour moi. Je ne dis rien, me met en retrait et attaque ce qui va devenir pour moi un véritable enfer. C’est hyper glissant, je décharge un max de mon poids sur le haut de mon corps à l’aide de mes bâtons mais au fil de la descente, je fatigue sérieusement. Le poids de mon sac à dos se fait de plus en plus sentir au fil du chemin. Je tombe une 1ère fois, je me relève. Je fais 2 pas, je tombe à nouveau dans la foulée. Et là, les fesses baignant dans la boue, je suis saisie d’un abattement sans fin en regardant cette interminable descente devant moi sur laquelle j’ai un mal fou à tenir debout. Sans prévenir, je fonds en larmes devant mon handicap. Je replonge 2 ans en arrière, bloquée 2 mois dans un lit. Je revois cette danse classique que je ne peux plus exercer. Je repense à ces mois de rééducation, à la douleur, à la course à pied que j’ai du arrêter, au jour où j’ai attaqué cette montagne pour récupérer de la force dans les pieds. Cet instant me projette dans cette souffrance endurée dans le silence, avec patience en pensant à des jours meilleurs, à ce que je ne peux plus faire. Je revois tout en accéléré avec cette rage qui m’a habitée, qui m’a poussée à me relever, à aller toujours plus loin. Tout à coup, tout ressurgit en vitesse accéléré et c’est au bout du rouleau que je me relève, les larmes ne s’arrêtent plus de couler, je reprends ma marche. Un groupe d’allemands fonce vers moi et me propose toute l’aide dont il est possible. Debout, face à cette foutue descente, la morve au nez, les larmes qui ruissellent, je me mets le défi de finir toute seule. Là dessus, Juma arrive et joue le sauveur devant les autres. Ce moment précis déclenche une colère chez moi et décuple mes forces. Je le regarde froidement et je lui dis: “parce que tu es mon guide toi ? Depuis quand ? Je ne t’ai pas vu briller de la semaine et soudainement tu vas m’aider. Alors écoute bien, moi, mon foutu sac à dos et mes pieds de merde allons finir seul ce que nous avons commencé seul. Continue d’être absent, reste loin de moi, tu pollues mon paysage et surtout ne me parle pas. Il a le culot de me répondre qu’il ne comprend pas. Là j’explose. Je lui pointe du doigt que son service 5 étoiles pour Aje s’est fait au détriment du groupe, moi avec. Là dessus, je reprends ma route. J’ai du mettre 1 heure de plus à pas de tortue, musique sur les oreilles. C’est enragée, au bout de ma vie, à pleurer tout ce que je pouvais, que j’ai descendu ces fameux rochers. J’en ai bavé mais j’ai terminé toute seule comme une grande, en recroisant au passage les allemands heureux de me voir apparaitre. Sous leurs encouragements, j’ai franchi la ligne d’arrivée. Je crois que j’ai tout simplement tout posé là haut, le long de la route. J’ai vidé tout ce que j’avais à l’intérieur pour enfin m’apaiser. Pas à pas, j’ai remarché, pas à pas, j’ai encaissé la douleur, pas à pas, j’ai récupéré, pas à pas, j’ai augmenté mes capacités. Exit le passé. Aujourd’hui, j’ai grimpé le Kilimanjaro jusqu’au sommet. J’en suis redescendue munie de ma seule volonté. Ce n’est pas un hasard que l’univers a mis sur ma route cette agence aux guides pourris. Le fait de m’avoir délaissée m’a amené à ne compter que sur moi, à me dépasser, à encaisser. Evidemment, j’ai fini par craquer; ce qui m’a permis de me libérer de ces années d’épreuve. Je suis fière et encore plus consolidée qu’avant? Autant vous dire que je me sens capable de tout. 

Mon petit groupe arrivé avant moi a pris le temps de boire une bière. En apprenant mes aventures, ils se réjouissent d’apprendre qu’enfin j’ai craqué. A croire qu’ils l’avaient tous fait avant moi et qu’ils attendaient désespérément que ce soit mon tour. Comme les gens sont bizarres ! Pas grave, je me suis délestée d’un poids au passage. J’ai clôturé mon chapitre opérations. A moi l’avenir …

Petit passage à l’office enregistrer mon arrivée afin d’obtenir mon certificat. Arrêt pour un dernier lunch avec le groupe. Nous déposons mon groupe à leur hôtel. Dès le départ, j’avais dit à l’agence que je ferai l’impasse sur cette nuit payée par leurs soins. Je préfère rentrer dans ma maison d’hôtes. Simba et les filles m’attendent de pied ferme. Je franchis le seuil de la propriété, ils m’accueillent tous à coup de gros câlins. Je les adore. Je me sens vraiment chez moi ici. Le soir, Simba fait un feu de camp dans le jardin. Tournée de verres en papotant, rigolant, écoutant de la musique. Je pars me coucher complètement bourrée, toujours des étoiles plein la tête. C’est ici que l’aventure s’achève et quelle aventure ! Bonne nuit tout le monde. Gros bisous. 

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Rencontres

Lemosho Kilimandjaro

De gauche à droite, nous avons Jacob, Robbert, Niels, Sjoerd, Sven, Paul, moi et devant assis Aje

Bilan

Encore une expérience haute en couleur que je peux épingler à mon tableau “Aventures et Challenges”. Les paysages sont divers et saisissants. C’est également une belle aventure humaine.  Je n’ai toujours pas atteint mes limites, j’en ai encore sous le pied. A voir quel sera le prochain défi … 

Enthousiasme, résistance et persévérance sont les mots clés pour atteindre le sommet. Soyez en bonne santé et déterminés !

Un immense merci à tous ceux qui m’ont soutenu dans ce défi. Je n’oublierai pas. Je vous aime💗

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